Cette année, j'ai pris conscience d'une certaine catégorie de pèlerins. Est-ce que c'était plus tard dans la saison ? Ce n'est pas impossible. Ce sont des espagnols marginaux. Le premier rencontré à Liendo qui affichait ses trois crédentiales, qui n'était pas foncièrement honnête puisque Claude l'a surpris pas loin de ses affaires. Il était, il faut bien le dire sale, car il ne s'est pas lavé ni lui, ni ses affaires. Pourtant, ce jour là, on avait droit à la machine gratuitement. Il a pissé dans les deux toilettes et en a mis plein sur la lunette à chaque fois. Il faisait le chemin à l'envers, j ai compris après pourquoi. (On ne le revoit plus si on s'aperçoit qu'il nous manque quelque chose). Le deuxième, un gars assez jeune, vu la première fois à Ribadeo. On s'est suivi pendant quelques étapes. Et c'est à Vilalba que Claude et moi avons eu un doute. On l'a vu assis par terre avec sa casquette devant lui. Le lendemain, j ai eu confirmation, je l'ai vu devant un magasin d'alimentation avec son chapeau et des pièces dedans. Je n'ai pas voulu lui donner de l'argent car il fumait énormément et je ne voulais pas cautionner cela. Je regrette de ne pas lui avoir demandé ce qu'il voulait manger, je lui aurais acheté. Je lui ai proposé après quand je mangeais mais il a filé. J'ai compris pourquoi il payait avec des petites pièces. J'ai su après, qu'il n'avait pas de maison et qu'il faisait le chemin de Santiago pour trouver du travail. Le troisième rencontré après Baamonde, un monsieur un peu plus âgé, j ai cru qu'il faisait les cent derniers kilomètres. En fait, il faisait ça puis revenait sur le camino francès à partir de Santiago jusque chez lui en Catalogne. J'ai discuté avec lui, il parlait bien le français. Il m'a dit qu'il n'avait pas d'argent et quand je lui ai dit " et pour manger?" il m'a répondu "la providence". Je l'ai revu à Santiago le soir où on avait voulu aller manger au parador. Il était dixième. Et Philippe l'aurait vu mendier à Santiago. C'est peut-être une façon pour eux d'être logé et nourri à moindre frais, surtout pendant la période hivernale.
Bonsoir Jeanine. Je bien de lire tes journées du début à la fin. Bravo. Tu es très forte.
RépondreSupprimerJe regrette de ne pas t'avoir côtoyer plus tôt et plus longtemps. Ta compagnie est très agréable. Je vais me lancer sur le Norte l'an prochain mais tes aventures me disent que je dois préparer sérieusement mon itineraire. J'espère que le retour dans la vie "de tous les jours" n'est pas trop déprimant. Je ne t'oublierai pas. Je t'embrasse. MArie-Claude
Oh merci Marie Claude. Je me demandais qui c'était armande. Ton message me va droit au coeur. Le chemin du nord est un peu plus montagneux mais pour les hébergements, il vaut mieux le faire un peu plus tôt dans la saison. En Galice, pas de problèmes.
SupprimerPour le retour, ça va encore. Ce qui sera sur, ce sera la reprise du boulot après presque 3 mois.
j'aime bien cet article sur les marginaux. Et oui il y en a; Avec Michéle en 2000 nous avons rencontré " le frère de jésus christ"à puente la reina. Un français que j'ai renconté ailleurs en 2001. A l'époque il était connu sur les chemins ou il se faisait entretenir.
RépondreSupprimerAh, c'est bien ce que je pensais. Ton gars, cest lui qui se faisait appeler le frère de Jésus Christ ?
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